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Tourisme de masse : quand les joyaux européens s’essoufflent

L’Europe regorge de trésors naturels et culturels qui attirent chaque année des millions de visiteurs. Si le tourisme est une manne économique importante pour de nombreuses régions, il n’est pas sans impact sur l’environnement et les populations locales.

Certaines destinations, victimes de leur succès, souffrent aujourd’hui des effets néfastes du tourisme de masse. Étretat, Venise, les Calanques de Marseille, les cinque terre ou encore les Ocres du Roussillon… Ces sites emblématiques, aux paysages extraordinaires et à l’histoire riche, sont confrontés à une saturation qui menace leur beauté et leur authenticité.

Venise, la ville des canaux et des gondoles, est un joyau architectural unique au monde. Mais la cité des Doges est aussi une ville fragile, menacée par l’afflux massif de touristes. Chaque année, plus de 25 millions de visiteurs foulent les pavés de la ville, soit environ 60 000 par jour !

Cette surpopulation entraîne des conséquences désastreuses. Pollution de l’eau, érosion des quais, dégradation du patrimoine architectural, augmentation du coût de la vie pour les habitants… Face à ces problèmes, les autorités locales ont mis en place des mesures pour limiter le nombre de touristes et mieux encadrer leurs visites.

Depuis 2020, Venise a instauré une taxe d’entrée de 5 € pour les visiteurs d’un jour. Cette taxe est applicable entre 8h30 et 16h00. Cette mesure ambitieuse s’inscrit dans une stratégie visant à réguler l’afflux massif de touristes. Cet afflux qui pèse lourdement sur les infrastructures, l’environnement et la qualité de vie des habitants.
En dissuadant les visites courtes, cette taxe encourage les visiteurs à prolonger leur séjour. Ainsi, ils explorent Venise de manière plus approfondie, en harmonie avec les principes du slow tourisme. Passer plus de temps dans la ville permet aux voyageurs de mieux s’imprégner de son histoire, de sa culture et de ses traditions, tout en répartissant plus efficacement les flux touristiques.
Cette contribution financière est également essentielle pour préserver le patrimoine unique de Venise. Il permet en plus de financer des initiatives liées au tourisme durable. Les revenus générés aident à maintenir et à restaurer les bâtiments historiques, ou à protéger l’écosystème fragile de la lagune.

Afin de préserver son charme unique et de garantir une expérience agréable pour ses habitants comme pour ses visiteurs, Venise a mis en place une mesure limitant la taille des groupes de touristes à pied à 25 personnes. Cette décision vise à réduire l’encombrement dans ses ruelles étroites et sur ses célèbres ponts.
Cela maintient ainsi une ambiance sereine, en accord avec l’esprit du slow tourisme.
L’initiative permet de préserver les infrastructures historiques de la ville, particulièrement vulnérables à l’usure causée par une affluence massive. Les touristes peuvent ainsi profiter d’une visite plus intime et enrichissante, favorisant ainsi une meilleure connexion avec le patrimoine exceptionnel de Venise.

Depuis 2018, Venise a pris une mesure forte pour protéger son patrimoine unique et fragile.Ll’accès au centre historique est désormais interdit aux méga-navires de croisière ! Ces navires, pouvant transporter jusqu’à 5 000 passagers, représentaient une menace majeure pour l’environnement et l’équilibre de la ville.
La pollution des moteurs perturbait non seulement l’écosystème délicat de la lagune, mais aussi la structure même des bâtiments historiques. Ces mastodontes de la mer contribuaient également à une surfréquentation touristique, entraînant des nuisances importantes pour les habitants et une dégradation de l’expérience des visiteurs.
Cette interdiction marque une étape cruciale vers un tourisme durable.

Les autorités locales de Venise s’engagent activement à promouvoir un tourisme durable. Face aux défis posés par la surfréquentation touristique, cette approche vise à concilier l’accueil des visiteurs et la protection des richesses naturelles.
Cette transition passe par plusieurs initiatives concrètes. La valorisation des produits locaux est au cœur de cette démarche. De ce fait, elle encourage les visiteurs à découvrir l’artisanat traditionnel, la gastronomie vénitienne et les marchés locaux. Cette mise en avant des savoir-faire locaux soutient l’économie des petits producteurs et préserve des traditions séculaires.
Par ailleurs, la promotion des transports en commun, la marche ou le vélo dans les zones adaptées, réduit l’impact environnemental des déplacements touristiques.
Les autorités explorent également de nouvelles formes de tourisme. Le tourisme vert et l’agrotourisme offrent une alternative aux circuits traditionnels. Ces activités permettent de sortir des sentiers battus. Ainsi découvrir la richesse naturelle et rurale de la région, des îles de la lagune aux campagnes voisines.

Les autorités locales de Venise mettent en œuvre des campagnes de sensibilisation pour informer les touristes sur les défis liés à la préservation de cette ville unique et les inciter à adopter des comportements responsables. Ces initiatives visent à protéger l’environnement, à respecter le patrimoine historique et culturel, et à préserver la qualité de vie des habitants.
La sensibilisation commence dès l’arrivée des visiteurs, avec la distribution de brochures détaillant les bonnes pratiques à adopter. Ne pas jeter de déchets, respecter les zones piétonnes, éviter de s’asseoir sur les monuments, et privilégier les modes de transport doux comme la marche ou le vaporetto. Ces supports mettent en lumière les impacts positifs d’un tourisme durable.
Dans les zones les plus fréquentées, des panneaux d’affichage multilingues sont affichés. Ils rappellent les règles essentielles à respecter, tout en sensibilisant au rôle que chacun joue pour protéger la ville. Ces messages visent à créer une prise de conscience immédiate chez les visiteurs. Ils encourageant à adopter une attitude plus respectueuse dès leur première interaction avec la ville.

Venise, confrontée à une pression croissante sur son marché immobilier, a instauré des mesures pour réguler les locations Airbnb et autres plateformes similaires. Ces hébergements, qui se multiplient, sont en grande partie responsables de la hausse vertigineuse des prix des logements. Cette situation contribue à la désertification du cœur de la ville, menaçant son authenticité et son équilibre social.
Les nouvelles réglementations visent à limiter le nombre de logements disponibles. Par exemple en imposant des quotas ou en restreignant ces activités à certaines périodes de l’année. Ces mesures cherchent à freiner la spéculation immobilière, qui transforme des habitations traditionnelles en propriétés lucratives dédiées uniquement aux touristes.
En parallèle, Venise encourage le développement d’hébergements plus durables et respectueux. Il faut privilégier des options qui s’intègrent harmonieusement dans le tissu urbain et qui soutiennent l’économie locale. Les autorités collaborent également avec les habitants pour préserver la mixité du centre historique. Des politiques qui rendent le logement abordable pour les résidents et qui redonnent vie aux quartiers traditionnels sont favorisées.

Les autorités locales de Venise s’engagent activement dans l’amélioration des infrastructures publiques. Elles offrent une expérience touristique de qualité tout en réduisant l’impact des visiteurs sur la ville. Ces efforts visent à concilier un accueil chaleureux avec la préservation du patrimoine unique de Venise.
Une des priorités est le renforcement des transports en commun. Ils sont essentiels pour faciliter les déplacements dans cette ville atypique où les canaux remplacent les rues. Les lignes de vaporettos, souvent surchargées, sont progressivement modernisées pour être plus efficaces, accessibles et respectueuses de l’environnement. Certains bateaux sont déjà équipés de technologies moins polluantes, contribuant à réduire l’impact écologique du tourisme de masse sur la lagune.
En parallèle, des investissements significatifs sont réalisés dans les systèmes de gestion des déchets, un autre enjeu crucial. Des programmes de tri sélectif ont été instaurés, avec des points de collecte dédiés pour les habitants et les visiteurs. De nouvelles campagnes de sensibilisation encouragent les touristes à adopter des comportements responsables, comme l’utilisation de contenants réutilisables et le respect des zones de dépôt désignées.

Les falaises d’Étretat, sculptées par des millions d’années d’érosion, sont un spectacle grandiose. Elles attirent chaque année des millions de visiteurs. Mais ce paysage sauvage est également fragile et souffre du tourisme de masse.

La multiplication des déchets, le piétinement de la végétation et le comportement parfois irrespectueux des touristes menacent l’équilibre naturel du site. De plus, la ville d’Étretat peine à faire face à l’afflux saisonnier de visiteurs. Ce qui entraîne des problèmes de circulation et de stationnement.

Beaucoup de touristes repartent avec un galet en souvenir. L’été, la plage d’Etretat perd 300 kg de galets par jour ! Ce sont pourtant des protections indispensables pour la ville et les falaises. Les falaises elles-mêmes subissent aussi bien trop de piétinements ce qui provoque de grosses érosions. Conséquence: 3 effondrements en quelques mois aux abords d’Etretat.

Comment le « tourisme Instagram » abîme Étretat – Sur le front avec Hugo Clément 13 mai 2024 (youtube.com)

Les Calanques de Marseille, avec leurs criques turquoise et leurs falaises calcaires, sont un paradis pour les amoureux de la nature. Mais ce site classé Parc national est également victime de sa popularité.

Chaque été, des milliers de randonneurs, de plaisanciers et de grimpeurs se pressent dans les calanques. Cela entraîne une pollution croissante, une dégradation des sentiers et une perturbation de la faune et de la flore.

Pour préserver ce site d’exception, les autorités ont mis en place un plan de gestion. Il prévoit notamment la limitation de l’accès à certaines zones et la sensibilisation des visiteurs.

Ces restrictions permettent de protéger les habitats les plus fragiles. Ils sont souvent menacés par une fréquentation excessive, le piétinement ou la pollution. Ces zones sensibles, abritant une biodiversité remarquable, offrent un refuge à de nombreuses espèces animales et végétales endémiques. En limitant l’impact humain, ces mesures permettent également la régénération naturelle des écosystèmes marins et terrestres. Ainsi, elles contribuent à la santé globale des calanques.
Un des objectifs clés de cette réglementation est de favoriser la nidification des oiseaux, comme les faucons pèlerins ou les puffins, qui dépendent de ces espaces pour se reproduire. Ces espèces protégées, essentielles à l’équilibre écologique, bénéficient d’un environnement paisible, exempt des perturbations causées par les activités humaines.
En parallèle, des zones d’accès limité sont mises en place, où la fréquentation est contrôlée et encadrée par des règles strictes. Cela permet aux visiteurs de profiter de la beauté des calanques tout en respectant leur fragilité. Des sentiers balisés, des quotas d’entrée ou encore des visites guidées sont proposés pour minimiser l’impact sur l’environnement et sensibiliser le public à l’importance de la préservation des habitats naturels.

Ce système de gestion permet d’éviter la surfréquentation. Celle ci peut entraîner des dommages irréversibles tels que l’érosion des sols, la perturbation de la faune et la dégradation de la flore endémique. Contrôler le nombre de visiteurs favorise une utilisation raisonnée des sites naturels. Cela en garantissant leur préservation pour les générations futures.
Pour simplifier l’organisation et encourager une approche structurée, les réservations sont gérées en ligne. Cela offre aux visiteurs une plateforme pratique pour planifier leur venue. Ce mode de réservation permet également de sensibiliser les visiteurs dès le départ ! Elles fournissent des informations sur les règles à respecter et sur l’importance de protéger ces zones exceptionnelles.
Dans certains cas, un système de loterie est mis en place pour attribuer les places disponibles de manière équitable, notamment lors des périodes de forte affluence. Ce procédé garantit que l’accès reste inclusif et qu’u

Pour protéger les écosystèmes fragiles des calanques et offrir une expérience plus respectueuse de la nature, il est essentiel de définir des zones accessibles uniquement à pied ou en bateau. Cette approche réduit considérablement les nuisances liées aux véhicules, comme les émissions polluantes, le bruit, et l’impact sur les sols. Cela favorise une connexion plus authentique avec ces paysages exceptionnels.
Les zones accessibles à pied encouragent une forme de slow tourisme. Les visiteurs s’immergent pleinement dans la beauté naturelle des lieux, en suivant des sentiers balisés et sécurisés. Cette restriction aide également à préserver les habitats sensibles. Elles contrôlent les points d’entrée et évitent le piétinement des espaces naturels protégés. Les randonnées deviennent alors une occasion unique de découvrir les trésors de la faune et de la flore locales.
Pour les zones accessibles par bateau, des règles spécifiques sont mises en place. Elles viennent garantir que la navigation soit respectueuse de l’environnement marin. Les embarcations motorisées sont souvent limitées à des zones spécifiques ou soumises à des quotas. D’un autre côté, les options plus durables, comme les kayaks ou les voiliers, sont favorisées. On minimise ainsi les perturbations sur la vie marine et les écosystèmes côtiers, tout en offrant une perspective unique sur les paysages spectaculaires des calanques.

La fermeture temporaire de certains sites pendant les périodes de reproduction des animaux ou lors des pics de forte affluence est une mesure cruciale pour préserver l’équilibre fragile des écosystèmes des calanques. Cette approche, bien que contraignante pour certains visiteurs, vise à protéger les espèces vulnérables. Elle garantie également que le tourisme n’entrave pas leur cycle de vie naturel.
Pendant les périodes de reproduction des animaux, la tranquillité et la sécurité sont essentielles. De nombreuses espèces sont particulièrement sensibles aux perturbations humaines. Les vibrations des bateaux ou le passage des randonneurs à proximité peuvent entraîner l’abandon des nids, perturbant la reproduction et menaçant la survie des jeunes. En fermant ces zones pendant la saison de reproduction, on offre aux animaux un environnement paisible, propice à leur nidification et à l’épanouissement de leurs petits. Cette mesure contribue également à la régénération des populations animales, essentielles pour maintenir la biodiversité locale.
En combinant la préservation de la biodiversité et la gestion des flux touristiques, ces mesures permettent de promouvoir un tourisme durable et responsable. Elles garantissent aux générations futures la beauté et la richesse de ces sites naturels exceptionnels.

Les Ocres du Roussillon, situés au cœur du Luberon, constituent un site naturel d’une beauté rare. Les nuances éclatantes de rouge, d’orange et de jaune offrent un véritable spectacle visuel. Ces formations géologiques uniques attirent chaque année des milliers de visiteurs, qu’ils soient photographes, randonneurs ou simples amoureux de la nature. Cependant, cet écrin coloré, fruit d’un équilibre naturel fragile, est aujourd’hui confronté à plusieurs menaces.

L’érosion causée par le passage des visiteurs, notamment hors des sentiers balisés, accélère la dégradation des reliefs ocrés. Chaque pas en dehors des chemins autorisés peut déstabiliser ces sols sensibles, entraînant la perte irrémédiable de ces paysages exceptionnels. De plus, l’héritage de l’exploitation historique des carrières d’ocre, bien que fascinant sur le plan culturel et industriel, a laissé des traces profondes sur l’environnement local. Si ces activités ont modelé les paysages tels qu’on les connaît aujourd’hui, elles ont également contribué à leur fragilité.

Afin de protéger ce trésor naturel, des initiatives de préservation ont été mises en place. Des sentiers balisés permettent aux visiteurs d’explorer les lieux en toute sécurité, tout en limitant leur impact sur le site. Ces itinéraires soigneusement aménagés offrent une immersion dans ce paysage spectaculaire, tout en préservant les reliefs les plus vulnérables. En parallèle, des panneaux d’information pédagogique sensibilisent les visiteurs à l’importance de respecter ces espaces. Ils expliquent les enjeux environnementaux et l’histoire unique des Ocres du Roussillon.

Grâce à ces mesures, les Ocres du Roussillon peuvent continuer à éblouir les générations futures, tout en symbolisant l’équilibre entre la découverte et la préservation. Ce joyau naturel rappelle l’importance de concilier exploration et respect de l’environnement pour préserver les merveilles de notre planète.

Cinque Terre, qui signifie « cinq terres » en italien, est une région côtière pittoresque située dans le nord-ouest de l’Italie. Avec ses villages perchés sur des falaises surplombant la mer Méditerranée, ses sentiers de randonnée sinueux et ses vignobles en terrasses, Cinque Terre est un véritable havre de paix pour les amateurs de nature et de paysages spectaculaires.

Cependant, cette beauté fragile attire également des foules de touristes, surtout pendant la haute saison. La surfréquentation menace l’environnement et le mode de vie traditionnel des habitants.

La multiplication des randonneurs sur les sentiers historiques, souvent étroits et escarpés, exerce une pression considérable sur les sols. L’usure causée par le passage incessant des visiteurs, combinée aux pluies et aux vents marins, accentue les risques d’érosion. Ces phénomènes mettent en péril non seulement les sentiers eux-mêmes, mais aussi les vignobles en terrasses, inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, qui nécessitent un entretien constant pour rester stables.

Par ailleurs, les déchets générés par les touristes posent un défi majeur pour la préservation des Cinque Terre. Les détritus abandonnés sur les sentiers ou jetés dans la mer polluent non seulement les paysages terrestres, mais aussi les eaux cristallines de la Méditerranée, mettant en danger la faune marine locale. Les municipalités et les parcs naturels peinent parfois à gérer ces volumes importants de déchets, aggravant les impacts sur l’environnement.

Pour remédier à ces problématiques, des mesures de protection ont été mises en place. L’accès à certains sentiers est désormais réglementé, avec des quotas limitant le nombre de randonneurs autorisés chaque jour. Des campagnes de sensibilisation encouragent les visiteurs à adopter des comportements respectueux, comme rapporter leurs déchets ou utiliser des contenants réutilisables. Les autorités locales travaillent également à renforcer les infrastructures existantes en utilisant des matériaux durables et en minimisant leur impact sur l’environnement.

L’afflux massif de visiteurs dans des destinations prisées comme les Cinque Terre, Venise, ou d’autres sites emblématiques, n’est pas sans conséquences pour les habitants locaux. Si le tourisme constitue une source essentielle de revenus, il engendre également des défis importants pour la qualité de vie des résidents, entraînant des tensions croissantes.

La hausse des prix est l’un des premiers effets ressentis par les habitants. L’augmentation de la demande pour des hébergements, des produits locaux et des services entraîne une flambée des coûts. Ceci a pour effet de rendre la vie quotidienne de plus en plus difficile pour les résidents, en particulier ceux ayant des revenus modestes. Les logements, souvent convertis en locations touristiques comme des Airbnb, deviennent inaccessibles pour les familles locales, contribuant à un phénomène de désertification des centres-villes.

La congestion des rues, en particulier dans les zones historiques ou à forte densité touristique, transforme souvent les quartiers tranquilles en foules compactes. Les ruelles étroites et les places emblématiques deviennent impraticables, rendant difficile la mobilité des habitants. Qu’il s’agisse de se rendre au travail, d’accompagner les enfants à l’école ou d’effectuer des tâches quotidiennes simples, les résidents doivent naviguer à travers des masses de visiteurs, souvent frustrés par ce qui devrait être des activités ordinaires.

Le tourisme intensif, bien qu’essentiel pour l’économie locale, exerce une pression considérable sur les sites historiques et les monuments des Cinque Terre, menaçant leur intégrité et leur préservation. Ces villages pittoresques, accrochés aux falaises de la côte ligure, attirent chaque année des millions de visiteurs, mais cette affluence, combinée à l’usure naturelle, accélère la détérioration de ce patrimoine unique.
Les sentiers historiques, qui relient les cinq villages, subissent une érosion accrue en raison du piétinement constant des randonneurs.
Les monuments historiques, comme les églises médiévales, les tours de guet et les maisons colorées typiques des villages, sont touchés par l’usure due à l’afflux touristique. Les vibrations causées par la foule, l’appui sur les murs ou les marches, dégradent lentement ces structures. Les matériaux anciens, comme la pierre ou le plâtre utilisés dans ces bâtiments, ne sont pas conçus pour résister à un contact répété ou aux aléas climatiques exacerbés par les changements liés à l’activité humaine.

Pour protéger la richesse naturelle et culturelle des Cinque Terre, un système de quotas a été instauré. Il vise à limiter le nombre de visiteurs dans certaines zones sensibles. Cette mesure vise à réduire la pression exercée sur l’environnement fragile de ce site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO tout en offrant une expérience plus qualitative et respectueuse aux touristes.

Les quotas s’appliquent principalement aux sentiers de randonnée populaires, comme le Sentier Azzurro, qui relie les villages de Monterosso, Vernazza, Corniglia, Manarola et Riomaggiore. Ces chemins pittoresques, taillés dans les flancs escarpés des montagnes, sont parmi les attractions les plus prisées des visiteurs. Cependant, leur capacité à accueillir un grand nombre de randonneurs est limitée. D’une part en raison de leur étroitesse mais aussi de la fragilité des terrains. En régulant le nombre de personnes autorisées à emprunter ces sentiers chaque jour, les autorités locales réduisent l’usure des sols. Cela réduit également les risques d’érosion, contribuant ainsi à préserver ces paysages uniques.

Pour préserver la beauté naturelle et le patrimoine culturel des Cinque Terre, des campagnes d’information sont régulièrement organisées. Elles viennent sensibiliser les visiteurs aux bonnes pratiques et au respect de l’environnement. Ces initiatives visent à éduquer les touristes sur l’impact de leurs comportements et à les encourager à adopter des attitudes responsables lors de leur séjour.

Les campagnes se traduisent par la mise en place de panneaux informatifs. Ils sont disposés aux entrées des sentiers, dans les gares, les ports, et les principaux points d’intérêt des villages. Ces supports expliquent les règles de conduite à suivre. Par exemple, maintenir des sentiers propres, respecter des espaces naturels, interdir la cueillette des plantes ou d’interagir de manière intrusive avec la faune locale.

L’incitation à privilégier la consommation de produits locaux et à adopter les transports en commun joue un rôle central dans la promotion d’un tourisme durable. Ces initiatives visent à soutenir l’économie locale tout en limitant les impacts environnementaux liés aux activités touristiques.

Choisir des produits issus de l’agriculture ou de l’artisanat local participe directement à la valorisation des savoir-faire régionaux. Cela inclut des spécialités gastronomiques, des vins ou des produits faits main, qui racontent l’histoire et la culture des communautés locales. Les restaurants, marchés et petites boutiques des villages bénéficient également de cette dynamique. Cela vient favoriser un développement économique plus équitable et enraciné dans les traditions locales.

L’utilisation des transports en commun, comme les trains, bus ou bateaux, est fortement encouragée pour réduire l’empreinte carbone des déplacements des visiteurs. Aux Cinque Terre, par exemple, le train reliant les cinq villages est une alternative pratique et écologique à la voiture. Il permet de réduire la congestion routière et limite les émissions de gaz à effet de serre. Des pass touristiques combinant l’accès aux transports et à des services culturels sont souvent proposés.

Pour répondre aux défis environnementaux et sociaux liés au tourisme de masse, les autorités locales et les acteurs du secteur encouragent le développement de nouvelles formes de tourisme, telles que le tourisme vert et l’agrotourisme. Elles permettent d’une part de diversifier l’offre touristique. D’autre part, elles permettent aussi de proposer des expériences plus respectueuses de l’environnement et bénéfiques pour les communautés locales.

Le tourisme vert, ou écotourisme, met en avant des activités en plein air et des destinations où la nature est au cœur de l’expérience. Cette approche favorise la découverte de paysages naturels préservés. Elle encourage les visiteurs à apprécier la biodiversité, tout en veillant à minimiser leur impact écologique. Des pratiques comme le respect des sentiers balisés, l’interdiction de laisser des déchets et la participation à des activités éducatives sur la faune et la flore locales sont promues.
De plus, le tourisme vert s’inscrit dans une démarche de sensibilisation environnementale. Les visiteurs apprennent à mieux comprendre les écosystèmes qu’ils explorent et à adopter des comportements responsables. Les entreprises locales, comme les guides naturalistes ou les hébergements écoresponsables, jouent un rôle clé en offrant des services qui respectent des critères stricts de durabilité.

L’agrotourisme, quant à lui, invite les voyageurs à découvrir le monde rural à travers des expériences authentiques et immersives. Il s’agit de séjourner dans des fermes, de participer à des activités agricoles, ou de déguster des produits locaux directement chez les producteurs. Ces expériences permettent de soutenir les exploitants locaux. Elles permettent aussi de renforcer le lien entre les visiteurs et le territoire qu’ils explorent.

La situation à Cinque Terre illustre les défis et les opportunités du tourisme de masse dans des destinations fragiles. En trouvant un équilibre entre développement économique et préservation de l’environnement, Cinque Terre peut devenir un modèle à suivre pour d’autres destinations touristiques.

Le tourisme de masse est un phénomène complexe qui génère des inconvénients. Il est important de trouver un équilibre entre le développement économique et la préservation de l’environnement et du patrimoine. Pour donner une bonne idée de ce qu’est le tourisme de masse avec un chiffre choque : 95% des touristes se rendent sur moins de 5% de la planète !

Source : 95% des touristes se rendent sur moins de 5% de la planète… moins de 5% ! – Stitch % % (stitch-travel.fr)

Pour cela, il est nécessaire de promouvoir un tourisme plus responsable, qui respecte les populations locales et les sites naturels. Cela passe par la sensibilisation des touristes, la mise en place de mesures pour limiter leur impact et le développement d’alternatives durables.
Nous pouvons tous contribuer à un tourisme plus durable, en choisissant des destinations moins fréquentées. Nous pouvons aussi privilégier les transports bas carbone (train, vélo, voilier, randonnées, transports en commun…) et les hébergements engagés.

N’oublions pas que ces joyaux européens sont des trésors précieux qu’il faut préserver !


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